Mr. Ahmat Hassaballah Soubiane, l'ex-ambassadeur du Tchad à Washington accorde une interview Alwihda

Publié le par FSR

-Alwihda : M. Ahmad Hassaballah Soubiane, avant tout, pourriez-vous nous dire comment est-ce que vous avez connu le président Deby, c'est-à-dire dans quelle circonstance ?

A.H.S : Nous nous sommes connu la première fois en 1970. Il venait de quitter le collège de Faya Largeau pour une sorte d'indiscipline et s’était inscrit au Collège de Biltine ou j'étais élève. Nous nous sommes côtoyés jusqu'au Lycée national d'Apache.

Bien plus tard, après sa révolte contre Habre, et sa défaite face aux forces régulières d'antan, il m'avait écrit une lettre me rappelant nos anciennes relations et me demandant de le rejoindre pour changer le pouvoir de dictature ethnique qui régnait au Tchad, et instaurer une démocratie. En ce temps, avec quelques amis rescapés du GUNT de Goukouni, nous avons mis sur pied une structure politique dirigée par Adoum Togoi que je secondais. Togoi m'a toujours dissuade de rejoindre Deby, mais ayant en partage avec ce dernier des idéaux de jeune age, j'ai cru en lui. C'est dans ces conditions que dans le désert de Kouffra, le défunt Ousman Gam, Baal Zarh et moi même avons écrit le premier draft du statut du MPS qui est assez clair sur la question de la démocratie.

Alwihda : Selon vous, votre pomme de discorde avec le président Deby est la modification de la constitution. Quelle serait votre position s'il renonce à son entreprise ?

A.H.S: S'il renonce à la modification de la constitution, le Tchad inaugurera une nouvelle forme de conquête de pouvoir qui ne reposera pas sur les baïonnettes et ne sera l'otage d'aucune ethnie. Une avancée importante dans le processus de démocratisation au Tchad aura lieu et le reste sera l'affaire du peuple.

Alwihda : Vous avez créez, avec vos amis, la CDDC qui a pour objectif le respect de la constitution, et en Mars dernier, vous avez tenu une conférence de l'opposition à Paris, un secrétariat de suivi et de coordination a vu le jour. Quelle évaluation faites-vous de ces activités ?

A.H.S : Nos objectifs premiers ont été atteint et même dépassés. Nous avons réussi a regrouper une partie de l'opposition tchadienne en exil, établi un cordon avec l'opposition de l'intérieur du pays et commence à sensibiliser la communauté internationale sur l'incroyable dictature qui sévit au Tchad et le désordre qu'anime le président Deby dans la sous région. Le travail continue.

Alwihda : Mr. Soubiane, dans quel sens évoluera la CDDC si Deby arrive à modifier la constitution?

A.H.S : La Coalition pour la Défense de la Démocratie et des Droits Constitutionnels, comme son nom l'indique, se bat pour une vraie démocratie et pour l'application des droits constitutionnels ; elle ne se limite pas à un article particulier, tel que celui contre la modification duquel les tchadiens se battent. Cette bataille pour le respect de la constitution aura comme mérite, si nous la gagnons, d'ouvrir la porte à une situation convenable afin que les partis politiques et la société civile jouerons pleinement leur rôle et l’Etat de droit que nous voudrons verra le jour.

Alwihda : Vos partisans chuchotent que vous connaissez assez des choses sur Deby et sur son clan au pouvoir, mais vous les ménagez. Que dites-vous

A.H.S : Ce qui doit nous préoccuper c'est l'avenir de notre pays, de notre peuple dans toute sa diversité. Nous avons la confiance de l'opinion nationale, nous sommes dans les coeur des nôtres, nous n'avons pas besoin de faire de déballage pour gagner un quelconque soutien. Les faits sont quotidiens et têtus, ils s'imposent d'eux-mêmes. Le président Deby cherche à nous conduire sur son terrain de palabre et des bêtises. Nous refusons de nous inscrire dans ce que nous pouvons résumer par un proverbe bien de chez-nous: abandonner la construction de son toit (maison) et jouer avec les enfants. C'est ça la différence entre lui et nous.

Alwihda : D’aucuns susurrent que votre silence prouve que vous attendiez une garantie effective de la part du pouvoir pour que vous rentriez dans les rangs. Que dites-vous?

A.H.S : Je comprends leur inquiétude, ils ont été abuses à plusieurs reprises par ces valses préférées des figures connues de l'opposition tant de l'intérieur que de l'extérieur. Cette fois-ci, la démarche n'est pas la même, mes amis et moi, en un laps de temps, avons démontre à l'opinion publique la différence.

Alwihda : Parlons du dernier lynchage médiatique contre votre personne. L’on se rappelle qu’un certain diplomate, du nom d’Abakar Mayo vous a traîne dans la boue bien avant la sortie du ministre de la communication; pourquoi n’avez-vous pas présente les preuves qui vous déculpabilisent à son temps ?

A.H.S : Parce que tout simplement je savais qu'il était manipule par le pouvoir qui lui a promis d'être repêché. Par mon silence, j'ai préféré lui offrir cette chance.

Alwihda : A propos de l'accusation médiatisée selon laquelle vous avez vendu la résidence de l'ambassade du Tchad à Washington. Pourriez-nous dire la vérité sur cette affaire?

A.H.S : J'ai beaucoup dit sur cette affaire. Ma réaction officielle a été publiée par le journal l'Observateur No. 328 et les documents prouvent que tout c'était passe dans les normes (normes qui sont d'ailleurs rares au Tchad d'aujourd'hui) sont publiés par le site TchadForum.com. Je pense que les tchadiens ont eu l'éclairage qu'ils attendaient ; le reste sera livré au moment opportun.

Alwihda : Mr. Soubiane, en février 1992, une centaine de tchadiens étaient arrêtes à Maiduguri et extrades vers le Tchad. Certains ont ete sauvagement exécutes par le régime. Que connaissez-vous de cette affaire puisque vous étiez l’un de hauts responsables de la sécurité de l’époque ?

A.H.S : Je croix qu'avec le temps beaucoup ont découvert la réalité y compris moi-même. Très tôt, mon ancien ami et les siens ont décidé de me diaboliser. J'ai été comme vous, informé par les témoignages accablants donnes par M. Hassan Fadoul dans l'interview qu'il a accordée a la presse internationale au sujet de la centaine de personnes arrêtées a Maiduguri. Je n'étais cite ni parmi ceux qui ont été charges de l'opération macabre ni parmi ceux qui étaient présent avec Deby quand il recevait la centaine de personnes. Monsieur Hassan Fadoul disait de cet événement malheureux : que Deby a pu pénétrer le M.D.D ou tout au moins introduire dans le rangs de celui-ci par le biais du C.R.C.R. ancienne police politique) actuelle agence nationale de sécurité (A.N.S.), en passant par notre ambassadeur.....et aussi des soi-disant membres du MDD résidants à Cotonou (Bénin) à (Voir le reste dans l’Internet). Le CRCR (Centre de Recherche et de Coordination des Renseignements) comme l'ANS (Agence Nationale de Sécurité) sont des structures qui ne relèvent pas de l'autorité du Ministère de l'intérieur, ils dépendent de là présidence de là république et ne rendent compte qu'à elle.

J'ai là conscience tranquille ; je n'ai jamais tué ni torturé quelqu'un, mais je côtoie encore mes tortionnaires.

Alwihda : Est ce vrai que vous avez protégé un certain Djibrine Eldjonto, un des tortionnaires de là DDS ? Si oui, pourquoi ?

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